Avec la condition sine qua non d’être vacciné contre la Covid-19 pour certains, de payer rubis sur l’ongle les frais de séjour, pour d’autres, le voyageur doit remplir beaucoup de conditions pour se payer un moment d’évasion hors la Tunisie.
Les agences de voyages reprennent graduellement le rythme des activités. Au centre-ville de Tunis, de la rue Bach-Hamba à la rue d’Alger et toutes les rues adjacentes et parallèles, les agences de voyages foisonnent et ne désemplissent pas. A l’entrée de l’une d’elles, un standardiste l’oreille bien accrochée au téléphone fait part de son emballement : « Heureusement que les activités reprennent crescendo ce mois-ci. On a des voyageurs qui rentrent de l’étranger en général et bien davantage que ceux au sortir de la Tunisie ».
Toutefois, avec l’arrivée du stock de 30.000 vaccins du laboratoire russe Spoutnik, effectuée le mardi 8 mars, une amélioration du contexte sanitaire lié à la pandémie de la Covid-19 serait attendue en Tunisie. C’est le souhait des agences de voyages qui ont vu leurs recettes s’effondrer drastiquement depuis l’apparition du virus Sars-Cov 2 et la fermeture des frontières en Tunisie. Le projet de mise en place d’un passeport vaccinal n’a pas encore abouti en Tunisie et n’est même pas communiqué aux agences de voyages. Un retard à ce niveau qui fait tâche, quand on sait que des pays, comme le Maroc ou l’Egypte, avancent leurs pions à ce stade afin de préparer la saison touristique en grande pompe.
Le passeport vaccinal est un document qui va permettre de vérifier à l’international que le voyageur est bel et bien vacciné contre la Covid-19 avant d’entrer dans tel ou tel territoire, et de s’affranchir de la période de confinement obligatoire. L’Arabie saoudite ne l’a pas encore imposé pour les rites musulmans, comme la «Omra» et le «Hajj».
Prix vertigineux
En attendant, les prix affichés par les agences de voyages sur leurs vitrines donnent le vertige. Il faut compter pas moins de 2.500 dinars par personne pour une destination de choix ! L’affiche de l’une d’elles et qui propose des séjours pour ce mois de mars ne mentionne même pas si le prix est «hors taxe» ou «toutes taxes comprises» !
C’est au voyageur de deviner ou de s’enquérir sur place, en questionnant le préposé à l’accueil. Comme on le sait, les agences de voyages ont quasiment tout numérisé, leurs offres et leurs prestations, ce qui permet de bien réfléchir avant d’opter pour l’une des destinations programmées par ces dernières. Avec l’effritement du pouvoir d’achat des Tunisiens et l’aveu du standardiste sur le faible niveau de départs depuis la Tunisie, on peut être sûr que rien ne presse et que la relance n’est pas pour demain.
Les conditions de voyage sont de plus en plus rigoureuses et compliquées, notamment au départ de la Tunisie. Elles ne semblent destinées qu’aux personnes mandatées pour une mission déterminée ou pour les Tunisiens réellement nantis qui peuvent s’offrir un voyage aussi cher et coûteux par les temps qui courent. On espère que le gouvernement tunisien mettra en place un ensemble de mesures favorables aux autochtones qui désirent voyager dans des conditions souples et respectables. Avec la crise inédite du premier transporteur national Tunisair, on risque de rester cloué au sol et de ne pas pouvoir voyager, sauf pour les plus chanceux.